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OuMuPo : mais qu’est-ce donc ?

jeudi 22 mars 2012, par Valentin.

Après un an de préparatifs, le moment est venu de présenter mon dernier projet en date : l’Ouvroir d’écriture Musicale Potentielle, ou OuMuPo pour les intimes.

Je publie ce bref billet introductif quelques heures tout juste avant la soirée de la Bibliothèque Nationale qui présentera au monde entier un nouveau projet artistique — absolument indispensable, cela va sans dire : l’Ouvroir d’écriture Musicale Potentielle, également appelé OuMuPo.

Le site web de ce projet est encore en chantier mais vous pouvez vous y reporter :

http://oumupo.org

Concrètement, de quoi s’agit-il ? D’un collectif de compositeurs, dédié — vous ne le devinerez jamais — à des activités d’écriture musicale, ludiques et expérimentales, autour de la notion de contrainte formelle.

« En fait, je me donne des contraintes pour être entièrement libre », disait Georges Perec, un immense auteur du XXe siècle — connu notamment pour avoir écrit un roman entier sans utiliser une seule fois la lettre e !

En matière d’expression artistique, la liberté absolue ne sert à rien. Seule la contrainte est source d’inspiration, de défi, de dépassement — et sans doute même, de sens. Les auteurs du temps passé l’ont bien compris, qui s’ingéniaient à se plier à des formes et des genres bien déterminés — le sonnet classique en est un bon exemple, avec ses quatrains, ses tercets, ses alexandrins, son schéma de rimes (féminines et masculines alternées !).

Au début des années 1960, un groupe d’écrivains se forme, autour d’une volonté commune d’étudier et de renouveler ces contraintes littéraires : ce sera l’Ouvoir de Littérature Potentielle, autrement dit l’OuLiPo.

Ce groupe existe encore aujourd’hui et n’a rien perdu de son esprit fantaisiste et ludique — on peut d’ailleurs rencontrer ses membres tous les jeudis à la Bibliothèque Nationale. Pour être tout à fait exact, ce groupe est une sous-commission du Collège de ‘Pataphysique, autre grande, noble — et très sérieuse — institution française qui a longtemps été présidée par... un crocodile. (Si.)

Il existe aussi une liste de discussion autour de l’Oulipo, non officiellement reconnue par ce dernier (pour des raisons que je ne saurais qualifier autrement que mesquines), mais extrêmement dynamique et à qui je dois beaucoup.

Parallèlement à l’Oulipo (dédié, comme nous l’avons vu, à la littérature), se sont formés plusieurs collectifs ayant trait à d’autres disciplines artistiques, et que l’on désigne communément sous l’intitulé Ou-X-Po. L’OuMuPo se situe donc dans cette filiation... mais n’est pas le premier du nom ! Il a été précédé par un label de disques, ainsi que par un collectif d’électro-acousticiens qui s’intéresse à la musique par le biais de sa forme sonore (là où nous nous concentrons premièrement sur l’objet musical écrit et conceptuel).

L’idée de ce nouvel OuMuPo m’est venue il y a seulement un an (alors que je travaillais sur ma pièce Étoile sans couleur, rédigée sur un texte d’un auteur... de l’Oulipo. (Je ne sais pas si vous suivez.) Cependant, ma démarche d’écriture toute entière est gouvernée par des contraintes, que j’expose régulièrement sur ce [Site]. Ainsi, mon premier opéra est entièrement gouverné par une multitude de contraintes (que ce soit au niveau de chaque mesure ou à l’échelle de la partition entière) ; d’autres contraintes se trouveront aisément, par exemple dans mon petit duo de flûtes ou encore dans la Sonate pour piano que je m’apprête à publier dans les prochains jours.

Exposer les « recettes » que j’utilise pour écrire mes partitions, a été l’une des raisons d’être de ce [Site] depuis son lancement ; avec ce nouveau collectif OuMuPo et son site web (comment, vous n’avez pas encore cliqué ?), j’espère poursuivre cet objectif de façon plus raisonnée et méthodique, avec mes collègues — qui partagent l’arrière-pensée pour laquelle je milite, le combat d’idées que je mène depuis toujours : convaincre nos lecteurs que la musique n’est pas un objet sacré ou mystérieux, mais un simple jeu très amusant, qui parfois conduit à de bien jolies choses !

(À suivre.)

Valentin.


Voir en ligne : OuMuPo — site officiel

Messages

  • « La Liberté c’est l’Esclavage ».

    Mon pauvre ami, n’avez-vous donc jamais lu les poèmes en prose qui dominent de leurs écrins informelles la production littéraire de ce pays ? Il faut une âme et beaucoup de temps pour juger, patience.

    Votre serviteur, ZORRO !

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