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Chant’Oulipo ! : Trois chansons sans contraintes

samedi 7 février 2015, par Valentin.

Je présente ici trois chansons extraites du spectacle Chant’Oulipo ! et écrites en 2012 par mon collègue Mike Solomon : Les Gnous bleus, Le Colocolo et Milieu du lit.

Le spectacle Chant’Oulipo !, qui se joue à Paris au moment où j’écris ces lignes (et dont je serai amené à reparler prochainement), juxtapose de nombreux numéros musicaux réalisés à partir de textes d’auteurs oulipiens, et mis en musique par des membres de l’Oumupo, c’est-à-dire principalement mon collègue américain Mike Solomon et moi-même.

J’ai déjà présenté ici un recueil de chansons écrites en vue de ce spectacle, auquel peut s’ajouter le cycle des Sardinosaures dans une écriture plus « savante ».

Voici aujourd’hui trois autres chansons, toutes mises en musique par Mike Solomon, avec le style séduisant, drôle et inimitable qu’on lui connaît. Malgré leur succès jamais démenti, je n’ai pas voulu les inclure dans le recueil précédent car elles sont rédigées sans aucune contrainte formelle.

Je les publie donc aujourd’hui à titre de curiosité, et dans leur version « brute » d’origine, c’est-à-dire telles que Mike les a livrées à l’origine avec seulement la mélodie et les chiffrages d’accords ; pour en avoir une idée plus complète il faudrait y ajouter les choix d’arrangements que je mets en œuvre sur scène au piano, en m’inspirant des idées de Mike et (surtout) en tâchant de répondre aux exigences émises (parfois de façon peu précise ou peu pertinente à mon goût) par mes co-équipiers.

Comme beaucoup de partitions de Mike Solomon, la musique est publiée sous licence libre (Creative Commons by-sa) ; les textes restent, malheureusement, propriété de leurs auteurs respectifs. Utilisés ici avec l’aimable autorisation de ces derniers, ils demeurent « tous droits réservés » pour toute autre utilisation.

Trois chansons de Mike Solomon
© M. Solomon, 2012 pour la musique. Textes de Jacques Roubaud et Jacques Jouet, tous droits réservés.

Les Gnous bleus
sur un texte de Jacques Roubaud

Il s’agit d’une musique « klezmer », ce qui permet à Mike Solomon de faire allusion à son propre héritage ashkénaze. Le tempo est très fluctuant, à dessein, et permet de mettre en valeur l’emballement logique et linguistique du texte (lequel nous propose de tremper dans du Parker Quink nos genous et... nos gnous. (J’aurais tendance à voir là des réminiscences du passé de lycéen de l’auteur Jacques Roubaud : non seulement de par l’utilisation du stylo plume chargé dans un encrier, mais par le jeu de mots genou/gnou, à rapprocher de l’étymologie du mot khâgne.)

Le Colocolo
sur un texte de Jacques Roubaud

Le genre auquel il est fait allusion est ici celui de la musique latino-américaine (mais laquelle ? Cela reste indéterminé : on oscille entre des rythmes cubains, brésiliens et argentins). Le break instrumental, très long, se prête à toutes sortes de gloussements et pour cause : on comprend assez vite qu’il est question d’une colonie de vacances pour jeunes poules... animée par un renard (même si ce terme n’est jamais employé). La chanson se termine par une phrase parlée qui ne figure pas sur la partition : « Signé : votre poulette qui vous aime ».

Milieu du lit
sur un texte de Jacques Jouet

La musique renvoie ici aux big bands américains ; le texte est extrait du long poème (ou recueil) de Jacques Jouet intitulé Le bel Âge, composé de terines (poèmes combinatoires en strophes de trois vers) dont les vers se terminent tour à tour par les mots « commencement », « milieu » et « fin ». Comme à son habitude, Mike a ici allègrement ignoré la structure du texte, pour les besoins de l’écriture musicale, dynamique et attrayante. Au milieu de la mélodie se trouve citée une chanson américaine sans aucun rapport avec le reste, si ce n’est qu’elle joue elle-même sur les mots et la prononciation. Vous pouvez en voir ici un enregistrement passablement kitsch, mettant en scène une petite fille et un homme au regard pas franchement rassurant. Outre l’extrait de cette chanson, Mike a lui-même ajouté quelques vers en anglais (dans lesquels l’on pourra reconnaître, phonétiquement, la séquence « oulipo »).

Bonne lecture !

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